Fête des cabanes du Port du Rhin
© Charotte Cherici
Dispositif d’exposition, Strasbourg, France, décembre 2013
avec : Collectif Manifart, Ateliers du Port du Rhin, étudiants de la HEAR Strasbourg images : Manifart, Silvio Milone, Charlotte Cherici, Lucas Bonnel
avec : Collectif Manifart, Ateliers du Port du Rhin, étudiants de la HEAR Strasbourg images : Manifart, Silvio Milone, Charlotte Cherici, Lucas Bonnel
Les ateliers du port du Rhin
Décembre 2013, nous étudions à l’ESAD Strasbourg et les derniers magasins COOP de la ville où nous achetons nos bières et nos préparations pour Flamekuech ferment progressivement leurs portes. Les ateliers du port du Rhin occupent un terrain qui appartenait aux usines de production de la COOP Alsace. Le site comprend un grand jardin central sur lequel donnent les studios de peintres, d’illustrateurs, de sculpteurs et de l’architecte en retraite G.Altorfer. Plus connu sous le pseudonyme d’Alto, l’homme travaille de longue date sur le futur du quartier avec force maquettes et dessins.
Le contexte urbain
Comme de nombreuses zones industrielles de France ayant connu la fin de leurs activités, le quartier du port du Rhin se transforme. Le départ progressif des ateliers et entrepôts de la COOP Alsace laisse un grand vide pouvant se prêter à des programmes de nature différente. Certains le rêvent en espace culturel post-industriel, d’autres y placeraient plus volontiers du logement dense et générateur de profits.
Alto, pour sa part, explore la voie du milieu, convaincu de l’inefficacité d’une ville découpée en zones d’activité. Des lieux de production mêlés à des habitations et des espaces culturels, c’est ce qu’il imagine plutôt soit un nouveau quartier de Strasbourg, avec son identité propre.
Une autre fête de noël
Dans ce contexte d’occupation temporaire menacée par l’urbanisation à venir, les artistes des ateliers organisent des événements qui leur permettent de vendre des œuvres et de se faire connaître. Les illustrateurs et peintres ont réalisé des calendriers imprimés en sérigraphie qu’ils vendent aux visiteurs.
On prépare des gratins et des bassines de vin chaud, les amis viennent poser des cuves agricoles transformées en bains autour desquelles on joue de l’accordéon et de la guitare. Les résidents décident aussi de réaliser des cabanes dans le jardin que l’on pourra venir visiter en famille. Un camarade d’école, familier des ateliers et de leurs occupants, nous invite à nous joindre à la fête des cabanes.
D’une maison en ruine
Notre cabane s’appuie sur un vieux reste de maison, quatre murs sans toit. Pour contredire l’existant, on dessine une mezzanine qui s’encastre en diagonale dans le plan et traverse la façade. Dans ce lieu, on imagine une programmation mêlant concerts et œuvres contextuelles se jouant de la thématique de la maison et de la ruine.
Atelier
Le projet est présenté comme un atelier ouvert aux élèves de l’ESAD, avec eux, on prélève un stock de poutres de bois sur un site en ruine à proximité. Deux amis plus expérimentés en matière de charpente s’occuperont de diriger le petit chantier de réemploi.
Les conditions de travail dans le froid nous éprouvent mais Alto nous ouvre son atelier où l’on peut se réchauffer et prendre nos repas. Chaque participant.e met la main à la pâte pour la construction de la cabane et imagine également une œuvre à présenter in situ.
Des étages et des temps différents
J’ai choisi de faire une lecture revenant sur l’histoire de la fin de la COOP Alsace et de diffuser un entretien mené avec Alto où l’on parle du passé et de l’avenir du site. À mon sens, le sel de cette expérience provenait du mélange de travaux physiques éprouvants avec la production individuelle d’œuvres plus personnelles, jouant avec l’esprit des lieux.