Choc Thermique
© Bastien Simon
Cabaret Thermal, Paris, France, 2017
Dispositifs de chaleur, radio en direct, spectacles, concerts, performances
A+1, Superfluides, Petit Huit, Yes We Camp, Les Grands Voisins
Photographies : Bastien Simon
Dispositifs de chaleur, radio en direct, spectacles, concerts, performances
A+1, Superfluides, Petit Huit, Yes We Camp, Les Grands Voisins
Photographies : Bastien Simon
Choc Thermique est un événement organisé au cours de l’hiver 2017, fruit de la collaboration des collectifs Atelier A+1, Superfluides et Yes We Camp sur le site des Grands Voisins à Paris.
L’événement Choc Thermique proposait, le temps d’un week-end, une expérience généreuse et surprenante axée sur le froid hivernal et la convivialité.
Mêlant des dispositifs de bains chauds, de bania et de cabaret in situ par un travail de scénographie liant la diversité des propositions, Choc Thermique constituait un lieu éphémère et onirique où tout devenait possible. Il émergeait au croisement de la scénographie, des arts vivants et de la fête, là où renaît soudain l’idée du plaisir partagé et du vivre ensemble.
L’événement Choc Thermique proposait, le temps d’un week-end, une expérience généreuse et surprenante axée sur le froid hivernal et la convivialité.
Mêlant des dispositifs de bains chauds, de bania et de cabaret in situ par un travail de scénographie liant la diversité des propositions, Choc Thermique constituait un lieu éphémère et onirique où tout devenait possible. Il émergeait au croisement de la scénographie, des arts vivants et de la fête, là où renaît soudain l’idée du plaisir partagé et du vivre ensemble.
Prendre soin
Nous avons pensé le périmètre du festival comme une zone de jeu et de soin, or, il est intéressant de noter que même lorsque l’on se concentre sur le bien être, la question de la prise de risque ou de la mise en danger, n’est jamais loin.
Un spectacle acrobatique en extérieur, un point chaud pouvant nous brûler, un faux mouvement durant un massage, une prédiction malheureuse de la voyante, tout ce qui s’approche près de nous, tout ce qu’on laisse entrer dans la sphère de l’intime peut potentiellement soigner ou blesser.
C’est certainement une question de dosage, de distance, comme le volume sonore du concert, suffisant pour l’immersion, mais géré pour ne pas blesser l’oreille ou la température du bain, assez chaud pour nous chauffer jusqu’aux os, mais pas assez pour nous cuire, la distance de la main à la flamme.
Les éléments et les sens
Entre la présence de corps nus et fumants, l’eau chaude comme froide, les petits feux alimentés un peu partout, des sensations primaires globalement effacées par les normes des villes refont leur apparition et génèrent un sentiment de liberté, d’apaisement, sur toute la zone de l’événement.
En s’immergeant dans l’eau, en passant notre main au-dessus des flammes, nous sommes immédiatement rappelés à notre corps, à notre vitalité, sans rien de plus à faire et les discours sur la déconnexion fantasmée des urbains avec les éléments s’estompent bien vite.
Une partition globale
Côté programmation, on pousse l’idée de partition globale, testée pour l’événement Vapeur sur la ville. Prenons pour exemple, l’entrée en scène d’ Alexandro Soto qui nous présente son numéro comique de mât chinois.
À la fin d’un concert, on lance une longue piste progressive de musique électronique alors qu’une équipe de techniciens installe le mât dans la cour. Intrigué, le public se met en cercle tout autour et quelques minutes plus tard, Alexandro démarre son numéro devant des spectateurs impatients et attentifs.
Le numéro fini, on envoi un DJ set électronique et la masse du public présente en cercle se met à danser dans le froid générant un des moments de climax de l’événement.
© Bastien Simon
Détournement et réemploi
On installe sur le site, des chauffe-eau détournés en braseros. On a également détourné de grands pots de fleurs en béton que l’on utilise comme vasques pour faire du feu sans anticiper le fait qu’avec l’inertie, ils finiraient par être utilisés comme chauffe pieds par les visiteurs assis en ronde autour du foyer, heureuse découverte.
On réemploie également une structure géodésique faite de lattes de lit, qui accueille des concerts intimistes dans la lumière rouge sang imprégnant l’or des couvertures de survie qui l’habille.
On installe sur le site, des chauffe-eau détournés en braseros. On a également détourné de grands pots de fleurs en béton que l’on utilise comme vasques pour faire du feu sans anticiper le fait qu’avec l’inertie, ils finiraient par être utilisés comme chauffe pieds par les visiteurs assis en ronde autour du foyer, heureuse découverte.
On réemploie également une structure géodésique faite de lattes de lit, qui accueille des concerts intimistes dans la lumière rouge sang imprégnant l’or des couvertures de survie qui l’habille.
Bousculer les normes
Il est intéressant de noter que dans un format se présentant comme bon enfant, on transgresse en réalité un nombre impressionnant de règles et de normes appliquées aux lieux recevant du public, qu’il s’agisse des dispositifs de feu, de la gestion de la nudité en ville ou de spectacles aussi hors-normes que le numéro de mât chinois présenté sur un sol en béton.
Le statut expérimental du projet et du site offrant une certaine latence, le public peut se trouver à proximité du feu, le manipuler et jouer avec comme nulle part ailleurs en ville. Au-delà de la satisfaction d’échapper aux règles, on se demandera bien sûr à l’inverse, pourquoi des risques aussi contrôlés, aussi minces finalement bien que réels, soulèvent-ils désormais autant d’émotion et de restriction ?
© Bastien Simon