Collectif BIM au Panthéon 



Reportage photographique, Paris, France, 2018
Performance du collectif BIM
Commanditaire : Etc collectif


Le collectif BIM est composé de comédiens et comédiennes, danseurs et danseuses, qui se regroupent pour composer des performances collectives in situ. Leur style singulier résulte du mode d’écriture de leurs partitions qui passe par de nombreux jeux.

Leur langage chorégraphié naît spontanément, en explorant l’espace, en observant les comportements, en utilisant les lieux comme moteurs de fictions et de situations. Il mêle la danse, l’imitation, le mime, le flash mob, enchaînant des scènes comiques, tragiques ou étranges.

À l’occasion de l’inauguration des aménagements réalisés par le groupement des Monumentales dans le cadre du projet Réinventons nos places, le collectif BIM a composé et joué une performance sur mesure se déroulant autour du monument. J’ai réalisé pour eux ce petit reportage photo. 


27 Juillet 2018,  Place du Panthéon


Le temps est lourd, le ciel chargé, mais les nuages tiennent bon durant les répétitions. À l’heure prévue, les Bimeurs, vêtus de noir, sont disséminés parmi les badauds et marchent en direction de l’un des leurs, immobile face au monument.

Peu à peu, ils l’entourent, s’enlacent avec tendresse et gravité. Ils forment maintenant un essaim autour de lui et les passants commencent à se tourner vers la scène. On se saisit ensuite de l’homme qui s’est raidi et on le porte à l’horizontale. Le cortège s’avance vers les grilles closes du monument.









La pluie démarre à fines gouttes, un crachin. Ils arrivent à la grille et s’y heurtent, insistent, forcent, alors qu’une femme en béquille se rend vers eux et leur hurle qu’elle a la clé. On met la clé mais ça coince, on tire, on tire, tout le monde s’y met, on a posé le mort sur le trottoir, la tête dans le caniveau









S’en suit un tour exploratoire de la place où chaque installation sert de décor pour fabriquer une nouvelle histoire, physique, chorégraphique ou sonore. Comme ce moment où ils sont tous cachés derrière des bancs et poussent des cris d’animaux connus et moins connus. À ce moment-là, la pluie prend des allures de mousson et l’on se retrouve dans la jungle.



















Sur la dernière face de la place, on verra des barques émerger de bancs, les bimeurs sont trempés jusqu’aux os avec leur public toujours plus restreint et dont les corps sont aussi mis à l’épreuve sous la pluie glaciale.

Lorsqu’ils se mettent à appeler les morts du Panthéon en hurlant leurs prénoms peut-être franchissent-ils une frontière interdite ? Alors qu’ils forment un radeau de la méduse imaginaire, un véritable déluge nous tombe dessus, fait de grêlons gros comme des cerises. Rués de coups par le ciel, nous sommes contraint d’arrêter l’expérience et courons nous abriter devant l’entrée de la mairie.